C’est au sein du musée de Peisey-Nancroix que nous avons rencontré Gérard Collin et son épouse Dominique Giono pour nous présenter une richesse locale : le costume traditionnel du village, que l’on peut découvrir ici et lors de la Fête du Costume…
D’où vient cette collection ?
Gérard : Ma maman était épicière, elle ne portait pas le costume d’ici, car elle était de Bourg-Saint-Maurice. Parfois les gens ne pouvaient pas payer, alors ils lui offraient une frontière, un châle, un tablier… on avait un coffre plein ! Aujourd’hui, avec ma femme Dominique, on a au moins 200 pièces qui servent à habiller 40 personnes pour la fête du 15 août.
Et le groupe Les Cordettes permet de sortir des pièces !
On a fondé ce groupe folklorique en 1979 pour sauvegarder ce patrimoine qui n’était porté que pour les mariages et les fêtes comme le 15 août. On élisait alors la reine de Peisey : la femme qui portait le mieux le costume, car les règles d’habillage sont très précises. Notre grande fierté, c’est d’être les ambassadeurs de la Savoie, on est allé partout pour présenter ces costumes. Aujourd’hui, on forme les jeunes à la fabrication des plastrons, des frontières, et à bien s'habiller. Dès mi-juillet notamment, on commence les essayages pour la fête du 15 août. Puis début août, on fait des ateliers pour apprendre aux jeunes filles à s’habiller entre elles et se coiffer (se « couecher » en patois !).
Quelles sont les particularités de ce costume ?
Il change selon les temps forts d’une vie : le costume de tous les jours avec le tablier, celui pour aller à la messe, pour se marier, pour le deuil. On va retrouver des éléments comme la frontière, une coiffe qui serrait la tête de ses trois pointes, fixée sur la coueche en auréole tressée à l’arrière de la tête. La lourde robe noire, le plastron, un châle brodé, les bijoux (croix de Savoie, boucles d’oreilles fabriquées à Moûtiers…) complètent la parure, signe extérieur de richesse et de fierté.
Un mot sur la fête du 15 août ?
Au départ, c’est une fête religieuse, la fête de Marie. Quand les femmes sortaient de l’église, et qu’il y avait des touristes, elles se faisaient photographier. La fête à Peisey, ça a démarré vraiment en 1948. Peu à peu, on a fait des animations (défilé, danses folkloriques…). On espère que ça continuera encore longtemps et que les jeunes s’investiront encore plus.