Depuis 1988, Sherpa accompagne vacanciers, locaux et saisonniers en leur proposant une offre alimentaire adaptée aux exigences de la montagne. Olivier Carrié, président de la coopérative savoyarde et gérant du Sherpa de Péclet à Val Thorens, revient sur les spécificités, notamment tarifaires, de cette enseigne pas comme les autres.
D’où viennent les Sherpa ?
Sherpa est né en 1988 à l’initiative de dix magasins de montagne, dont plusieurs étaient implantés dans les 3 Vallées. L’objectif était de répondre aux besoins spécifiques d’une clientèle touristique en adaptant l’offre alimentaire.
Pourquoi ce nom ?
Il fait référence aux guides népalais qui accompagnent les expéditions en haute montagne en assurant le ravitaillement. Ce choix traduit notre mission : apporter aux vacanciers et aux travailleurs de la montagne tout le nécessaire, là où l’accès est plus difficile.
La coopérative est présente dans 97 stations françaises. Est-ce plus coûteux d’être présent en montagne ?
Les coûts d’exploitation en montagne sont supérieurs à ceux de plaine. À l’époque des premiers Sherpa, l’acheminement des produits était plus complexe plus et coûteux, notamment à cause des conditions climatiques et des infrastructures limitées. Aujourd’hui, les conditions de transports sont facilitées, mais ça reste un surcoût. Nous devons aussi faire face à des loyers et des baux commerciaux très élevés, avec l’obligation de loger les saisonniers.
Cette tendance a-t-elle été constante ?
Les prix sont restés élevés avant de baisser aux alentours de 2010. À cette période, la concurrence s’est accrue, les superettes se sont multipliées en montagne. En conséquence, les prix sont devenus plus accessibles pour les vacanciers qui étaient de moins en moins nombreux à monter leurs courses en station. Suite à l’inflation durant la période Covid, les prix ont de nouveau augmenté. Aujourd’hui, ils sont en moyenne 20 % plus élevés qu’en plaine, mais comparables à ceux de certaines superettes de grandes villes.
Certains produits sont-ils plus coûteux que d’autres ?
Oui, les produits lourds et/ou volumineux génèrent des coûts de stockage et de transport plus importants. Le pain en fait partie. Les boulangeries se raréfiant en station, nous avons pris le relais, mais avec une rentabilité très faible. Le pain reste en revanche un incontournable et nous l’utilisons comme un produit d’appel.
Les prix sont-ils les mêmes dans tous les Sherpa ?
Non, ils varient en fonction du standing de chaque station, du pouvoir d’achat de la clientèle et de la concurrence. À Val Thorens, par exemple, nous sommes sur un profil intermédiaire. Il y a une forte concurrence et des prix d’exploitation plus élevés, car il s’agit d’une station très prisée.
Un dernier mot ?
L’alimentation est essentielle en montagne, et Sherpa s’engage à offrir un service de proximité de qualité, adapté aux spécificités locales, tout en valorisant les produits régionaux.
-------
Les chiffres-clés
-------
Les chiffres-clés
- 14 magasins dans les 3 Vallées (Méribel, Courchevel, La Tania, Les Menuires, Val Thorens)
- 120 magasins dans 97 stations françaises (Alpes, Jura, Pyrénées)
- 6,5 mois d’ouverture par an en moyenne
- 85 % du CA réalisé en hiver
- 900 travailleurs dont 650 saisonniers
Sherpa / La superette
Since 1988, the Sherpa shop takes care of holidaymakers, locals, and seasonal workers. Founded by ten mountain shops, it aimed to serve tourists better. The name refers to Nepalese guides supplying expeditions. Costs are higher in the mountains due to transport, rent, and staff housing. Heavy or bulky items cost more, and prices vary by resort. Food is essential in the mountains, and Sherpa is committed to offering a quality local service, adapted to local conditions, while promoting regional products.