Tarentaise

Regarder derrière pour mieux aller de l’avant

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01 Mar 20243V436
Histoire des Alpes • Newsletter et podcast
backfuture.fr
Le Format K7 à écouter sur le site ou sur les plateformes de streaming
Natif d’Aime, Séverin Duc est un historien passionné par les Alpes qui l’ont vue grandir. À travers sa newsletter Back/Future, il utilise l’histoire alpine pour créer des pistes de réflexion sur l’avenir des territoires de montagne. Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient...

Résidant aujourd’hui à Paris, ton amour pour la montagne n’a pas faibli... 
En effet, j’ai grandi à Aime et je suis resté en Tarentaise jusqu’à mon lycée, où je suis parti à Chambéry puis Paris pour poursuivre des études d’histoire. Lors de ma thèse sur l’Italie de la Renaissance, j’ai découvert une autre facette des Alpes, par l’Italie et la Suisse, que je ne connaissais pas. Cela m’a conforté dans mon affection pour les Alpes : quand je vois une montagne je suis heureux.
 
Tu as créé une newsletter et un podcast sur l’histoire alpine : pourquoi ?
En tant qu’historien, on a tendance à regarder le passé et à être un peu coupé du présent et surtout du futur. Petit à petit, j’ai remis ce rôle de l’historien en question en me demandant ce que je pouvais apporter pour répondre aux challenges auxquels les Alpes vont être et sont d’ailleurs déjà confrontées, notamment avec le changement climatique.   
 
Pour toi, l’Histoire est un outil pour aller de l’avant... 
Je pense qu’il faut connaître l’histoire d’un territoire, les transformations auxquelles il a été confronté, afin de prendre les meilleures décisions pour son avenir. Plutôt que d’entrer dans des clivages ou de pointer du doigt des fautifs sur ce qui est fait, l’approche historique permet d’avoir une approche plus descriptive de la situation et de mettre les choses à plat. En connaissant ses points forts, on peut ainsi élaborer une stratégie adaptée. 
 
Comment cela se traduit en Tarentaise ? 
Le tourisme a permis de développer de nombreuses infrastructures en Tarentaise, des réseaux de transport, un bassin d’emploi... majoritairement basé sur le ski. Il faut donc réfléchir à un avenir où le ski n’est plus au centre du tableau, mais une activité parmi d’autres, tout au long de l’année. Avec les moyens générés aujourd’hui par le tourisme hivernal, on peut préparer l’avenir en réfléchissant à une diversification des activités, pour que la montagne devienne un lieu de vie à l’année et pas seulement une destination touristique. 
 
Quelles pourraient-être les pistes d’évolution ?
On pourrait attirer les jeunes entreprises via des incubateurs par exemple, mettre en place des labos de recherches scientifique sur le climat, développer de nouveaux secteurs d’activités... il y a de nombreuses richesses dormantes, d’où l’intérêt de se rassembler pour réfléchir à des projets collectifs, à l’image de ce qui se fait déjà dans les Alpes en Autriche et en Suisse par exemple. C’est aussi cela que je veux diffuser via mon média : voir ce qui se fait sur des territoires similaires pour élargir les horizons et impulser des dynamiques.  

Person of interest : Séverin Duc

Born in Aime, Séverin Duc is an historian with a passion for the Alps, where he grew up. Through his newsletter Back/Future, he uses Alpine history to provide food for thought about the future of mountain regions. As an historian, Séverin thinks we need to know the history of an area and the changes it has undergone in order to make the best decisions for its future. The historical approach puts things into perspective. By knowing our strengths, we can then develop an appropriate strategy.