Peut-être avez-vous déjà eu la chance d’apercevoir le plumage orangé de ce géant du ciel. Réintroduit dans les Alpes il y a une quarantaine d’années, plusieurs générations de gypaètes barbus peuplent la Tarentaise, avec notamment un couple installé dans la vallée de Peisey-Nancroix. Quelle est cette espèce au nom étrange et comment la protéger ?
Le gypaète est le plus grand rapace d’Europe, facilement reconnaissable par la couleur orangée de son plumage ventral. Surnommé « le nettoyeur des alpages », il se nourrit des carcasses d’animaux et régule ainsi la propagation des maladies chez nos amis à quatre pattes. Pratique, non ?
Sa présence en Savoie
Sa présence en Savoie
Après sa disparition causée par la chasse, il a été réintroduit dans les Alpes à la fin des années 1970. Depuis, la LPO (Ligue de protection des oiseaux) et le Parc national de la Vanoise étudient tout au long de l’année leur évolution en Savoie et veille à leur protection. Chaque année, lors de la journée internationale du gypaète du 12 octobre, une prospection est menée dans les Alpes françaises, mais aussi dans les Alpes autrichiennes, le Mercantour et le Massif central. « En octobre dernier, 32 individus ont été recensés en Savoie, notamment dans la vallée des Chapieux, à Val d'Isère, dans le Beaufortain et en Maurienne, contre 25 l’an dernier. C’est aussi un nouveau record pour les Alpes françaises avec 16 juvéniles observés », confie Bénédicte Chomel, référente "grands rapaces" pour la LPO Savoie.
10 mois par an consacrés à la reproduction
La reproduction du gypaète débute en novembre pour une pondaison en janvier. La femelle couve deux œufs dont un seul donnera la vie. L’oisillon est nourri jusqu’à son envol entre fin juin et mi-août. « Le jeune gypaète voyage en Europe jusqu’à sa maturité avant de trouver son territoire. Il retourne souvent sur son lieu de naissance pour nidifier. C’est ce que nous espérons pour chaque jeune né en Savoie ! », précise Bénédicte.
Une espèce encore en danger
Malgré sa croissance en Tarentaise, le gypaète reste une espèce en danger. Leur reproductivité est précaire avec une seule ponte annuelle. Les sports outdoor comme le parapente, le base jump ou l’escalade, lorsqu’ils sont exercés trop prêts du nid, provoquent l'arrêt de la couvaison. « Les données récoltées suite aux observations des gypaètes nous permettent de définir des périmètres de protection autour des nids », explique encore Bénédicte. Ainsi, il est interdit d’approcher le nid à plus de 50 mètres par voie terrestre et à plus de 800 mètres par voie aérienne.
Reintroduced around forty years ago, several generations of Bearded Vultures live in the Tarentaise.
The bearded vulture is Europe’s largest bird of prey, recognized by its orange belly feathers. The bearded vulture was reintroduced in the Alps in the 1970s. Nine breeding pairs were recently recorded in Savoie. Despite growth, this species remains endangered due to low reproduction rates and disturbances from outdoor sports, necessitating protective perimeters around nests. More information on the LPO website.