Tarentaise

Marie Bochet / La Reine des neiges

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© Yves Perret / YP Médias
10 Jan 20253V452
Prénom : Marie
Nom : Bochet
Âge : 30 ans
Surnom : La Reine des neiges
Origine : Beaufort
Discipline : para ski alpin
Où : Arêches-Beaufort


Palmarès
Octuple championne paralympique en ski alpin
Retraitée du haut niveau depuis 2024


« Mon petit doigt m'a dit » • Autobiographie de Marie Bochet
Écrit en collaboration avec Yves Perret
Éditions Les Passionnés de Bouquins
324 pages • 19,90€ • Novembre 2024
Figure emblématique du para ski alpin, Marie Bochet, octuple championne paralympique, tourne la page de sa vie d’athlète après avoir marqué l’histoire de son sport. La Reine des neiges, de son surnom, nous parle de l’enterrement de sa vie d’athlète, de l’évolution du ski paralympique et de l’avenir des Jeux à l’aube de 2030.

Comment as-tu vécu cette dernière saison ?
Intensément et sans pression sportive. Le but était surtout de refaire un dernier tour de piste sur le circuit international, de tout vivre une dernière fois. Les derniers déplacements en équipe, les derniers passages dans les tracés, les derniers câlins avant le départ… Des moments à la fois tristes et heureux, entre mélancolie et promesse de l’après. 
 
Le ski paralympique a-t-il beaucoup évolué depuis tes débuts ?
Énormément. À mes débuts, il n’y avait pas d’athlètes professionnels en équipe de France. La médiatisation des sports paralympiques à partir des JO de Londres (en 2012) a permis de faire prendre conscience de leur existence. De plus en plus de personnes se sont lancées et le niveau a largement augmenté.
 
Comment enterre-t-on une vie d’athlète ?
Il faut prendre le temps. Pour ma part, c’est une réflexion qui a duré 5 ans. Je voulais prendre du recul pour me rendre compte du chemin parcouru, pour tourner la page sereinement. Il n’y a pas de recette miracle mais, pour moi, le temps a été un élément clé.
 
Quels sont tes projets ?
J’ai ouvert un petit espace de coworking dans le centre-ville de Beaufort l’automne dernier. Je compte m’impliquer encore davantage dans les Commissions d’athlètes. J’ai été consultante pour Radio France durant les JO de Paris et j’ai repris mes études à Sciences Po. Il y a une petite piste journalistique ! Mais ça ne fait que 8 mois que j’ai arrêté ma carrière... Je me laisse le temps pour trouver une autre voie. 
 
Comment cultiver l’intérêt pour les sports paralympiques ?
Le handicap reste un sujet tabou en France. Il faut continuer à en parler, comme on a pu le faire pendant les JO de Paris, et suivre l’évolution des athlètes paralympiques, mais pas seulement une fois tous les 4 ans. À l’aube de 2030, les montagnes ont intérêt à prendre ce tournant, à développer l’accessibilité pour ainsi préparer la relève de l’équipe de France.
 
Pourquoi avoir écrit une autobiographie « Mon petit doigt m'a dit », publié l'automne dernier ?
Écrire ce livre m’a aidée à faire le deuil de ma carrière et m’a permis de transmettre mes apprentissages. Le sport de haut niveau, c’est comme une vie en accéléré. On vit tout très intensément. On se confronte à des épreuves qu’on ne retrouve pas forcément dans la vie de tous les jours. C’était aussi une façon de parler du ski paralympique, de ses valeurs, et pourquoi pas inspirer les jeunes champions de demain.
 
Comment penses-tu l’avenir des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver ?
Il faut réorienter les JO vers des infrastructures qui existent, dans des pays adaptés aux sports d’hiver. C’est valable pour tous les grands événements. Ça passe par accepter de ne plus avoir une unité de temps et de lieu. Il s’agit finalement de valoriser les spécificités de chaque destination et de ne plus penser les JO seulement comme une organisation de compétitions sportives, mais plutôt comme un incubateur de transition.
 
Que dire à une personne qui hésite à se lancer dans le handisport ?
Beaucoup de sports peuvent être adaptés, et c’est elle qui trouvera ses propres solutions. Qu’elle n’écoute pas ceux qui lui diront que ce n’est pas possible. Il faut essayer. Il y a surement une pratique qui lui est accessible, quel que soit son handicap. Le vrai sujet, c'est l'acceptation de soi-même, avant même de parler des autres. Le sport l’aidera à prendre conscience de ce que son corps est capable de faire et à accepter son handicap. 
 
Ta plus grande fierté ?
C’est d’avoir inspiré certaines personnes à se lancer et à rejoindre les rangs du paralympisme en France. Je suis très émue de les voir s’y épanouir. C’est quelque chose qui a donné une autre dimension à ma carrière dans ce sport très individuel qu’est le ski.
 

Marie Bochet, eight-time Paralympic champion

Marie Bochet, an eight-time Paralympic skiing champion and icon of alpine para skiing, has retired after an extraordinary career. Known as the "Snow Queen," she reflects on her final season, lived with intensity and nostalgia, and the evolution of Paralympic skiing, which gained visibility and professionalism after the 2012 London Games. Now focused on new projects, Marie wrote an autobiography, runs a coworking space in Beaufort, studies at Sciences Po, and explores journalism. She emphasizes the need to normalize discussions on disability and accessibility, and she continues inspiring young athletes.