Chaque été, guides de haute montagne et accompagnateurs en moyenne montagne conduisent en altitude les curieux en quête de sensations et d’aventures. James Merel, président depuis 4 ans de la Compagnie des guides de la Vanoise, lui-même guide, fils de guide et auteur de nombreux topos, nous présente cette structure rassemblant plus de 300 professionnels.
James, présente-nous la Compagnie des Guides de la Vanoise…
Créée en 1966, elle rassemble les professionnels de la montagne de Vanoise (Tarentaise et Maurienne), sous un statut d’association, contrairement aux Compagnies de Chamonix ou de Saint-Gervais qui sont des entités commerciales. C’est une émanation du Syndicat national des guides (SNGM). La démarche initiale était d’exister face aux institutions, communes, Parc de la Vanoise, Département, intercommunalité. Elle rassemble aujourd’hui des professionnels exerçant de manière indépendante ou dans un des bureaux des guides de station. En 2026, nous fêterons les 60 ans de la Compagnie.
Quelles sont ses missions ?
Elles sont multiples… Nous avons été parmi les premiers, il y a 50 ans, à organiser des stages préaspi, pour former les futurs aspirants guides (une quinzaine cette année). Nous proposons plusieurs formations par an à nos adhérents, ce qui permet aussi de nous rencontrer et d’échanger. Nous travaillons pour promouvoir nos activités et développer nos outils de travail : la via ferrata, le canyoning, l’escalade… Notre rôle est d’impulser, d’initier les projets, de pousser les collectivités… Par exemple depuis 3 ans, nous avons un contrat avec la communauté de communes de Haute Tarentaise pour l’entretien et l’équipement des falaises d’escalade pour le grand public.
Un mot sur Vanoise Vanoise ?
Cette agence a été créée il y a une quinzaine d’années par Fabrice Villaret, ancien président de la Compagnie. Filiale de l’Apriam (entité créée par le syndicat national des guides), elle permet aux guides et accompagnateurs de proposer, dans le respect de la légalité notamment sur le volet assurances, des séjours tout compris à leurs clients. C’est une solution proposée à nos adhérents pour mieux travailler.
Pourquoi faire appel à un professionnel de la montagne ?
Pour l’approche de la haute montagne, un guide va apporter toutes ses compétences techniques et assurer le volet sécurité, en amont sur la préparation et lors de la course. Les accompagnateurs en montagne sont des puits de connaissance sur le milieu montagnard, la faune, la flore, le patrimoine, l’histoire. En général, quand on sort tout seul, sans professionnel, on loupe beaucoup de choses… Et la Tarentaise est un terrain de jeu fantastique à découvrir !
Comment constatez-vous l’impact du réchauffement sur la montagne ?
La Tarentaise est un peu moins impactée que le massif du Mont-Blanc. Même si la Grande Casse est vite inaccessible, nous avons des secteurs aux pentes plus faibles (pointe de la Réchasse ou du Dard à Pralognan, Galise, Dôme des Glaciers) qui permettent de pratiquer la haute montagne tout l’été. Les conditions évoluent beaucoup d’une année sur l’autre. Notre rôle, c’est de nous adapter, de maintenir les itinéraires en installant s’il faut des cordes fixes. On constate aussi un décalage de la pratique : la haute montagne, c’est plutôt avant la mi-juillet, après on sera plus sur du rocher…
Des conseils avant toute sortie en montagne ?
Le B.A.-Ba, c’est de se renseigner sur les conditions et les prévisions météo. Il faut aussi s’équiper correctement. Dès qu’on prend de l’altitude, il peut faire froid, donc bien prendre de quoi se couvrir et se changer. En été, attention aux névés persistants, très piégeux, et à ne pas brûler les étapes pour les sorties en haute montagne. Enfin, c’est évidemment un plus d’avoir une condition physique correcte, on apprécie mieux la montagne !