Timothé Pellicier élève des brebis laitières à la Bergerie de Bonvillard, à Granier. Un métier qu’il concilie avec sa passion pour le dressage des chiens de troupeau. Rencontre avec un éleveur totalement wouf !
Timothé a grandi dans une famille d’agriculteurs, partageant son année entre ski-études et alpages. Pourtant, ce n’est que bien plus tard qu’il s’oriente vers un diplôme agricole, bien décidé à créer sa propre exploitation. En 2017, il fonde la Bergerie de Bonvillard avec Manon Calonne. Si l’élevage de brebis est son quotidien, une autre passion l’occupe : le dressage des chiens de troupeau.
Protection ou conduite
« Les chiens de protection et de troupeau n'ont pas le même rôle », explique Timothé. Les premiers sont là pour dissuader les prédateurs. Ils naissent au milieu des brebis et développent un fort instinct de protection. Quant aux borders collies, ils ont été sélectionnés pour conduire le troupeau.
Le dressage : un travail de longue haleine
« Le border a un instinct naturel, mais il faut le travailler », souligne-t-il. Peu d’éleveurs se consacrent réellement au dressage. « On obtient des chiens qui n'exploitent que 10% de leur potentiel ». Il attend que le chiot soit mûr avant de commencer l’éducation. « Chaque chien évolue à son rythme. L’objectif est de leur apprendre progressivement à garder la bonne distance avec les brebis, et à réagir à nos indications. » Avec Rio, Timothé atteint un tel niveau que la chienne travaille désormais en autonomie.
Les concours : un terrain de jeu et d'excellence
Cela fait maintenant 7 ans que Timothé participe aux concours de dressage de chiens de troupeau. « J’ai commencé avec O’Taff, la mère de Rio », explique-t-il. Aujourd’hui, il concourt en coupe de France. Les compétitions, qui se déroulent toute l'année, se concluent par une finale et un classement général. Les meilleurs se qualifient pour les championnats d’Europe et du monde. Les concours consistent à conduire un troupeau de 5 brebis à travers des parcours de plus en plus complexes. « Il y a aussi une étape où le chien doit séparer certaines brebis du troupeau », précise l’éleveur. Chaque compétition exige une parfaite coordination entre le berger et son chien.
Le trio gagnant
Bien conduire un troupeau, c’est avant tout savoir lire le comportement des brebis et anticiper leurs mouvements. « C’est un trio : le berger, le chien et le troupeau. Il faut être clair dans ses instructions et s’adapter aux imprévus », souligne-t-il. Cette synergie est essentielle pour réussir. Timothé se distingue régulièrement sur les podiums. Son objectif à moyen terme ? Participer aux championnats du monde et ainsi concourir parmi les meilleurs mondiaux.