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L'avenir immobilier de La Plagne

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08 Apr 2024PS173 - Fin hiver
   
Dans moins de 6 ans (2030), un coup d’arrêt sera donné aux nouvelles constructions en montagne, seules les réhabilitations pourront donner lieu à une évolution du potentiel de lits en station. Mais ces dernières seront sujettes à de nouvelles normes renforcées drastiquement, notamment concernant les dépenses énergétiques des bâtiments… Ceci afin de redresser le sort peu enviable d’un changement climatique avéré. Deux réalités auxquelles les stations doivent faire face, pour anticiper leur futur. Rencontre avec Jean-Luc Boch, maire de La Plagne-Tarentaise, représentant environ 73% des capacités d’hébergement de la Grande Plagne.

Monsieur le Maire, 2030, c’est proche…
Pour savoir où on va, il faut savoir d’où on vient. À l’origine l’avènement des stations de ski a été imaginé afin d’éviter un exode massif des montagnes et de garder sur place des milliers de locaux tentés par l’attrait des villes. Faire vivre le territoire était l’enjeu majeur, et grâce à l’or blanc, nous allions pouvoir non seulement garder des milliers de Savoyards sur leur terre, mais également faire vivre des dizaines de milliers de saisonniers et faire venir des centaines de milliers de vacanciers. Faire de la montagne une terre de partage et de vie. Un nouveau modèle économique était né, avec ses forces et ses faiblesses…

Et quelles sont les faiblesses de la Plagne ?
Nous avons un parc immobilier composé majoritairement de propriétaires indépendants. Ces derniers ont bien souvent investi au départ de l’aventure des stations, il y a plusieurs dizaines d’années. Des aventuriers attirés par l’engouement du ski et les bienfaits de l’altitude. Aujourd’hui, leurs biens sont amortis financièrement et la nécessité de leur location se fait moins sentir. Cela crée beaucoup de « lits froids » ou lits inoccupés, handicapant une belle vie économique de village ; car chaque station est un village, avec ses commerces et ses activités propres. 
Jusqu’à présent, le nombre de logements neufs compense le manque de réhabilitation des anciens logements et leur remise sur le marché locatif… Mais dans 6 ans, ce sera fini. Nous devons donc impérativement combler notre retard sur notre système de rénovation des logements existants. Surtout qu’avec les nouvelles normes à venir, le risque d’interdit locatif va être de plus en plus grand. Ceux qui ne respecteront pas les nouveaux DPE exigeants ne pourront bientôt plus louer leur bien.

Votre stratégie pour y arriver ?
Il faut reprendre le dialogue avec les propriétaires, les convaincre de relouer leur bien, après rénovation, afin de se créer un complément de revenu enviable, pour leur retraite ou leur vie de famille. Les aider dans cette direction en leur apportant les outils nécessaires. Le propriétaire doit devenir un acteur majeur dans l’avenir de la Plagne.

D’où la naissance de la Maison des Propriétaires ?
Les trois mairies de la Grande Plagne (Aime la Plagne, Champagny et La Plagne-Tarentaise) font cause commune sur ce projet en créant un espace nouveau d’intermédiation entre les propriétaires, les entreprises et professionnels de la rénovation. Car c’est la première demande identifiée : une assistance sur la réhabilitation de leur bien, le suivi des leurs travaux, même à distance. 
L’objectif N°1 de cet espace est de créer une démarche vertueuse chez nos propriétaires, un bouche-à-oreille autour de la possible rénovation de leur logement, assistée par des professionnels locaux, compétitifs et impliqués. Ils sont l’avenir de La Plagne et, sous 5 à 7 ans, nous espérons chaque année une centaine de logements réhabilités. En contrepartie de notre aide, notre principale demande sera une occupation de leur bien, et non forcément une mise en location. La famille, les amis, des locataires… peu importe, tant que la vie coule dans les veines de La Plagne. Notre meilleur outil pour anticiper le futur, ce sera chacun des acteurs fédérés autour du bonnet rouge ! 

The future of La Plagne real estate

In 2030, in less than 6 years' time, new constructions in the mountains will come to a halt, and only refurbishments will be able to increase the potential number of beds in the resorts. The three Grande Plagne town councils (Aime, Champagny and Macot) are joining forces on this project to create a new intermediary space between property owners and renovation companies and professionals.