En 1990 naissait le Trophée Andros avec son défilé de pilotes aguerris, de guest et de véhicules uniques. Qui mieux pour en parler que celui surnommé "Grand Guy" Hudry, acteur majeur de l'organisation de l’événement depuis le début à Val Thorens. Entre deux tours de circuits, son intonation spontanée et son franc-parler ont donné à l’histoire qui s’achève une émotion particulière… Et la boucle est bouclée.
Comment est née cette belle épopée ?
J’étais directeur du club des sports dans les années 1980, et il fallait qu’on insuffle une note événementielle au club et à la station de Val Thorens. On avait un tas d’idées qui n’ont pas forcément fonctionné, et à ce moment-là, et on est tombés sur le Trophée Andros qui démarrait en France. On s’est dit que ça pouvait être le genre d’événements qui reviendrait tous les ans…la preuve, ça fait plus de 30 ans !
En quoi le Trophée Andros est-il symbolique ?
C’était le coup de sifflet pour le démarrage de la station. Il y a 30 ans, je ne suis pas sûr qu’autant de stations auraient pris le risque d’organiser un événement qui n’avait rien à voir avec le ski. Et la conduite sur glace, c’était du jamais vu dans le coin. Max Mamers a su lui donner sa popularité en invitant des guests tel que Paul Belmondo, Jean-Pierre Pernault, David Hallyday et plein d’autres...
Le circuit Alain Prost n’existait pas ?
Il a fallu le créer et on voulait l’implanter au cœur de la station, style grand prix de Formule 1 à Monaco. On avait imaginé le circuit, et même été jusqu’à Monaco pour se faire prêter les glissières de sécurité. Et à un moment, on s’est heurté à une question : « comment enlever 20 cm de glace dans la station sans la détruire, une fois l’événement terminé ? ». Je cherche toujours la solution ! On a trouvé un autre endroit plus excentré, et c’est resté ainsi.
En quoi le circuit de Val Thorens est particulier ?
Ce n’est pas commun de piloter à cette altitude et les pilotes sont marqués par cette descente droite où les plus rapides atteignent 140km, avec un virage en épingle à droite. Si on le rate, c’est sortie de route en direction des Menuires...
C’était un challenge d’organiser une compétition de course automobile en station ?
Étant issu du ski alpin, dans ma tête c’était compliqué. Mes patrons de l’époque m’ont rassuré en me disant : « Tu verras, le sport c’est du sport, c’est toujours pareil... La presse c’est la presse ; la lumière c’est la lumière ; les données et les personnes changent, mais tu vas très bien t’y faire ».
Quelles étaient les autres contraintes ?
C’était une compétition extérieure à la station, organisée par la société 2MO et Andros. La communication n’était pas simple, car on ne se connaissait pas du tout. La première fois qu’on s’est rencontré avec Max Mamers, le patron du Trophée Andros, la glace était froide mais entre nous, c’était chaud bouillant ! Un soir à 22h, on en est presque venus aux mains, puis on s’est dit « Qu’est-ce qu’on fait ? On travaille ensemble... ». Ça fait 35 ans, c’est depuis un ami.
Certains pilotes vous ont -il marqué ?
Les pilotes, ils marquent tous, surtout les motards, ils chutent, ils remontent, ils repartent, ce sont des fous ! Certains laissent leur emprunte comme Yvan Muller qui a gagné 10 éditions. Il prenait tous les virages quasiment en marche arrière tant il allait vite. Alain Prost nous a beaucoup apporté, ses conseils étaient toujours pertinents, il possédait un calme incroyable et une gentillesse de folie.
Que représente cette dernière édition pour vous ?
Je suis un peu nostalgique... J’aurais vraiment souhaité que ça se prolonge, mais ça reviendra peut-être un jour.
Guy Hudry
Guy Hudry was director of the Sports Club in the 80s. There were a lot of ideas that didn't necessarily work out, and at that time the team came across the Andros Trophy, which was just starting up in France. They took up the challenge and the result is that it's been going on for over 30 years. Max Mamers, the Andros Trophy's boss, has made the event popular by inviting guests such as Paul Belmondo, Jean-Pierre Pernault, David Hallyday and many others, and Alain Prost's advice was always relevant.