Avec mon mari, nous avons découvert la région lors de l’été 1985. Nous avons quitté la région parisienne pour acheter une maison à Friburge un an plus tard et vivre à l’année à partir de 1993. L’hiver, on ne peut venir qu’en raquettes depuis le village de Le Bois, il faut être organisé. 

J’ai quitté le secteur industriel et on s’est lancés dans l’artisanat du bois en arrivant ici. Même si je pratiquais déjà la sculpture sur bois depuis quelques années, on a vraiment développé notre activité à Friburge. Depuis petite j’aimais ce matériau. Aujourd’hui je peux vivre de mon activité.

 

Il m’inspire ! Le cadre magnifique, coupé du monde (très peu de réseau) et l’atmosphère paisible me permettent de créer des objets en lien avec cet environnement, comme les animaux, les paysages. Les bouquetins peuplent aussi le village dès le printemps. Je vends aujourd’hui des objets décoratifs, puzzles, bijoux...fabriqués en bois français.

Ça fait 30 ans que ça fait venir du monde, car il s’agit d’un des seuls villages non transformés qui a su garder son authenticité d’autrefois. Et la touche artistique attire le monde.

En janvier 1999, on a été bloqués durant 3 semaines, coupés du monde car une avalanche se faisait attendre ici du côté du Plan des mains. Il neigeait tous les jours. Elle est arrivée le 22 février au milieu du village...

Je suis Normande et ai vécu à Paris, Bruxelles, Bordeaux… Mais je connaissais Champagny depuis les années 1980. Mes parents y ont un appartement. Amoureuse de cette vallée, j’ai eu besoin de mettre un frein à cette vie de dingue. J'ai l’opportunité d’acheter cette maison en 2021.

Je l’ai découverte en 2021 en arrivant ici. Pratiquant déjà la peinture acrylique, j’avais besoin d’une activité plus physique, plus en contact avec la nature, d’un retour aux éléments. J’ai trouvé que la céramique faisait écho à cet environnement et le travail des émaux est facilité par mon ancien métier de chimiste. Je ne la pratiquerais peut-être pas ailleurs.

Oui, les verts utilisés s’inspirent des pelouses alpines de la fin d’été. Les noirs, ce sont les découpages des crêtes dans le ciel des nuits de pleine lune. Je fabrique les émaux à partir de cendres de poêles à bois. Les gens me rapportent parfois leurs propres cendres.

 

En arrivant ici, j’avais besoin de me retirer de la société. La céramique m’a aidée à apprivoiser cette solitude, c’est méditatif et spirituel. Le cerveau s’évade pendant que les mains travaillent intuitivement pendant le tournage. Dans la journée, l’été, il y a toujours du monde et des échanges riches avec des personnes venues de tout horizon. J’aime penser que mes pièces parcourent parfois des milliers de kilomètres grâce aux rencontres faites ici.

Atelier céramique, à Friburge

Encart
La pépite du vallon
Depuis 1956, les avalanches et le froid ont eu raison de ce village du vallon de Champagny-le-Haut, autrefois animé par une école et ses 25 familles. Et si l’hiver le village sommeille, l’été il se laisse visiter par les touristes curieux pouvant découvrir les œuvres en bois d’Hélène Milliat et les poteries originales de Lou Decleire.