À 36 ans, Joël Bardoux a un parcours atypique. Gamin des plaines, ses colos à la neige étaient sa soupape de décompression. À tel point que, jeune adulte, il a voulu devenir moniteur de snowboard. Son rêve, réalisé en 2017, l’a conduit à enseigner sur 3 continents. Fondateur de Nomad Snowboard, il a posé depuis deux ans sa planche dans les Belleville.
Joël, le snowboard et toi, c’est une longue histoire ?
Pas vraiment ! Je suis originaire des plaines du Jura, j’ai grandi à Bordeaux. Je ne voyais pas trop là neige, sauf lors de colos à Notre-Dame-du-Pré, à Temps Jeunes. C’est d’ailleurs là que j’ai travaillé à mes 20 ans, comme animateur. Je n’avais jamais skié, j’ai direct pris la planche…
Comment es-tu devenu moniteur ?
J’ai été animateur, éducateur à l’environnement, ai passé un brevet dans les activités sportives et le diplôme d’accompagnateur. J’ai fait des saisons à Méribel en hiver, et au Pays basque en été. Mais j’avais envie de rider encore et encore, ce qui m’a poussé à passer mon monitorat en Suisse.
Depuis, tu vis cette passion à fond toute l’année !
Dès mon diplôme validé en 2017, j’ai enchaîné les doubles saisons : l’hiver dans les Alpes, et l’été en Argentine ou en Nouvelle-Zélande, afin d’emmagasiner de l’expérience. J’avais plus envie de snow que de voyage ! En 2019, j’ai créé Nomad Snowboard, pour m’aider à enseigner toute l’année, car les places de moniteur 100% snow sont rares.
Tu es désormais dans les Belleville…
J’ai répondu il y a deux hivers à un appel d’offres du club des sports des Menuires pour entraîner la section snow des Belleville. Je suis également moniteur en hiver à l’ESF des Menuires. Le reste de l’année, je vends des stages perso avec Nomad Snowboard.
Parle-nous de la Team des Belleville…
Elle est composée d’une vingtaine de jeunes de 8 à 14 ans, sélectionnés et répartis sur 3 groupes. Nous sommes 2 entraîneurs, Victor Loron (à l’année) et moi en hiver. Certains jeunes sont en section sportive et s’entraînent en semaine. Pour les autres, les sessions sont les week-end. Ils participent aux compétitions régionales et nationales. Le Savoie Snowboard Tour fait d’ailleurs étape à Val Thorens ces 25 et 26 mars.
Qu’est-ce que le snow t’apporte dans la vie ?
J’ai des rêves, j’y crois fort. Quand j’étais shaper sur le Moon Park à Méribel, je voyais les gamins s’éclater et ça me donnait envie. Le snow, ça a changé ma vie. Grâce à lui, je parle espagnol et anglais, j’ai voyagé sur 3 continents. Je veux rendre accessible cette passion, fournir à d’autres ce que j’aurais aimé avoir quand j’avais 20 ans. Et leur dire que c’est possible, même si on habite loin des montagnes.
Et aujourd’hui, tu développes des conseils et contenus en ligne…
J’aimerais rendre le milieu du snow plus accessible. Ma première vidéo, en 2019, expliquait comment devenir moniteur. Puis comment farter, comment préparer sa planche… J’ai 70 vidéos gratuites en ligne, pleines de trucs et astuces. Le but est d’évoluer vers de l’accompagnement personnalisé sur du long terme. Il y a des sensations, des positions, qu’on peut apprendre à maîtriser sur sa planche dans son salon, pour gagner du temps en arrivant sur les pistes.
At 36 years old, Joël Bardoux grew up in the plains. Once a year, he spent his winter holidays in the mountains. He loved it so much, that he dreamed of becoming a snowboard instructor. After teaching in several countries, he settled down in the Belleville valley. For the last two years, he has been teaching at the ESF ski school in Les Menuires, and coaches the Belleville Snowboard Team.