Photographe autodidacte passé par la case athlète, le Courchevelois Arthur Bertrand s’est imposé en quinze ans comme l’un des regards les plus singuliers de la scène freeride. Rencontre avec un photographe en quête de perfection.
Tes débuts ?
Ça fait 15 ans que je fais de la photo dans le monde du ski. J’ai commencé dans le milieu en tant qu’athlète, puis une grosse blessure à 18 ans a mis fin à ma carrière. C’est à ce moment-là que j’ai découvert la photo. J’ai investi dans la photo tous les rêves que je nourrissais pour ma carrière sportive.
Quel type de photographe es-tu ?
Perfectionniste. J’ai toujours envie de faire mieux. Mais c’est justement ce qui me motive. Cette quête de progression m’empêche de me lasser. J’aime expérimenter, tester de nouvelles choses tout en m’amusant.
Ton processus de création ?
Je commence par chercher les meilleurs endroits où me positionner… souvent de façon instinctive. Après un shooting, je dérushe et je retouche mes images dans la foulée. C’est important pour moi de rester au plus proche des émotions ressenties.
Comment décrirais-tu ton style ?
Je suis plutôt touche-à-tout, même si le ski reste mon univers principal. Plus je varie les sujets, plus ça enrichit ma manière de photographier le ski. Pour le court-métrage « Home Tour », tourné l’hiver dernier avec Antoine Rivet, je me suis inspiré de ce qu’on voit dans l’univers du trail ou du VTT. J’utilise des filtres pour créer des effets visuels. Je cherche constamment à me réinventer. C’est, je pense, ce qui fait ma particularité.
De quoi parle ce film ?
Il retrace le parcours d’Axel Le Palabe, sans doute le meilleur skieur des 3 Vallées actuellement, au fil de ses rencontres avec les skieurs du domaine. Le film alterne récit personnel et descentes spectaculaires sur les plus beaux itinéraires freeride. Il sera présenté en avant-première cet automne durant le High Five Festival, avec une exposition en parallèle, le 4 octobre chez Art By Friends à Annecy. Il sera aussi diffusé fin octobre à Champagny-en-Vanoise et à Bourg-Saint-Maurice dans le cadre du Xplore Alpes Festival.
De photographe, tu deviens réalisateur ?
J’ai accompagné le tournage de « Home Tour » en tant que photographe. Mais j’ai un projet plus personnel, en tant que réalisateur. C’est un court-métrage sur la relation entre photographe et athlète, actuellement en recherche de partenariat. L’idée est de montrer l’envers du décor de la photo de freeride extrême réalisée sur les plus hauts sommets. La moitié du film serait consacrée à la préparation, et l’autre à la ligne du skieur.